Dilemme d’amour (Fin)

16 avril 2015

Dilemme d’amour (Fin)

Couple africain par bporbs, via Pixabay
Couple africain par bporbs, via Pixabay

Aude-Lynn qui vit des problèmes dans son couple avec Patrick, a fait la connaissance de Joseph, un charmant jeune homme avec qui elle a rendez-vous. Va t-elle succomber à ce bel homme?

L’heure du rendez-vous arriva. Aude-Lynn était élégamment vêtue d’une belle robe bleue turquoise qui faisait ressortir son teint doré et lumineux. Elle n’était ni claire, ce teint que les femmes adoraient et recherchaient par tous les moyens sans se soucier des conséquences, ni noire. Elle était « bronzée », comme on a l’habitude de le dire des femmes qui sont à la croisée de ces deux teints. Ces yeux étaient magnifiques et faisaient penser à ceux d’une biche blessée. Elle s’avança vers Joseph qui était déjà arrivé et le salua.

-Bonsoir, Joseph ! dit-elle presque dans un murmure. Celui-ci leva automatiquement la tête et fut émerveillé par tant de beauté. Il se leva tout en la saluant également et lui tira une chaise. Assis, ils se mirent à discuter en sirotant chacun une boisson. Ils parlèrent bien sûr d’Emma, puis de ce qu’ils faisaient dans la vie et de leurs goûts. Après avoir fait le tour de tous les sujets anodins, Joseph aborda celui qui lui tenait à cœur.

-As-tu quelqu’un dans ta vie ? demanda-t-il en espérant qu’elle répondrait par la négative.

-Oui, répondit-elle simplement après quelques secondes de silence.

-C’était prévisible parce qu’une femme aussi belle que toi ne peut être seule. Cependant, j’aimerais qu’on apprenne à se connaître car je te l’avoue, je t’apprécie beaucoup et j’aimerais aller plus loin avec toi si tu me le permettais, répliqua-t-il. Tu n’es pas obligée de me répondre. Laissons faire les choses et on verra.

Le reste de la soirée fut passionnante. Aude-Lynn ne s’était jamais autant amusée de sa vie et n’avait jamais autant ri. Elle se sentait bien avec Joseph qui était prévenant, tendre et drôle. A aucun moment elle ne s’ennuya. Quand vint l’heure de se quitter, ce fut avec regret qu’elle rentra chez elle.

Deux mois passèrent et les deux tourtereaux se voyaient au moins une fois par semaine. Ils étaient devenus inséparables et Emma, frustrée, fit observer à sa cousine que cette dernière ne venait à son magasin que pour voir Joseph.  Mais Aude-Lynn n’en avait cure. Elle avait du mal à faire une journée entière sans voir ou entendre son Joseph adoré. Elle avait fini par ne plus voir Patrick et même ne plus l’appeler. Pourtant ce dernier saisissait  la moindre occasion pour l’appeler, pour lui dire tout son amour et à quel point elle lui manquait. Il lui promettait de faire l’effort de changer, d’être l’homme qu’elle voulait. Mais Aude-Lynn avait déjà entendu cela et n’avait vu aucun changement. Elle était arrivée à un point de non retour. Cependant, elle n’arrivait pas à prendre une décision, à rompre avec Patrick et à passer le pas avec son tendre Joseph. Elle était comme prise dans un étau. Toute sa famille connaissait parfaitement Patrick et l’appréciait beaucoup. La sienne également la connaissait et l’avait si bien accueillie. Elle qui aimait faire attention à ce que les autres pensaient d’elle, comment devait-elle agir ? Elle avait vécu de bons moments avec lui, elle ne le niait pas, mais comme on le dit c’est la goutte d’eau qui fait déborder le vase. Elle avait supporté ses colères, ses indélicatesses et d’autres choses encore qui avaient fini par entamer ce grand amour qu’elle avait pour lui. Elle ne l’aimait plus comme avant et sans qu’elle ne s’en rende compte Joseph avait occupé peu à peu cette place qui se libérait dans son cœur. Elle ne savait plus que faire surtout que Joseph attendait qu’elle s’engage dans cette nouvelle relation avec lui et lui prouvait continuellement tout l’amour, la tendresse, l’affection qu’il avait pour elle. Chaque jour était pour elle pénible car elle ne savait plus que faire. Comment mettre fin à tout cela pour pouvoir enfin trouver la paix, le bonheur, l’amour et surtout le sommeil ?

Une fois de plus, ce samedi était le jour où Aude-Lynn et Joseph pouvaient passer toute la journée ensemble, ce qu’ils appréciaient particulièrement vu que toute la semaine ils étaient pris par leurs activités respectives. Ils ne pouvaient donc passer plus de deux heures ensemble les jours ouvrables et se rattrapaient alors largement les week-ends. Ils étaient tous deux assis à une table dans un restaurant, la tête d’Aude-Lynn reposant sur l’épaule de Joseph et leurs bras enlacés. Ils discutaient doucement quand soudain Joseph lui dit :

-Je t’aime Audy, comme il l’aimait l’appeler. Je veux faire ma vie avec toi et je veux que tu sois la mère de mes enfants. Je ne te  presse pas mais sache que plus le temps passe plus tu nous fais du mal à tous les trois. Il l’embrassa tendrement comme pour atténuer l’effet que feraient ses paroles sur elle qui se torturait par ses seules réflexions.

Elle fut profondément troublée par ce qu’il disait et ce sentiment s’accrut davantage quand en levant la tête son regard croisa celui de Patrick qui les observait. Elle ne savait que faire et se redressa immédiatement. Suivant son attitude, Joseph leva également la tête et compris tout de suite qui était l’homme en face d’eux. Aude-Lynn ne savait que faire, que dire. Elle qui n’avait jamais voulu que cela se passe ainsi, comment allait-elle faire ? Allait-elle pouvoir mettre fin ainsi à sa relation avec Patrick ? Là à ce moment précis ? Allait-elle renoncer à son amour naissant pour Joseph ? Les questions se bousculaient dans sa tête au risque de la faire éclater. Quel dilemme!

Les deux hommes se fixaient. Aude-Lynn aurait tout donné pour disparaître ou pour que tout se soit passé différemment. Et voici Patrick qui s’avançait doucement vers leur table sans cesser de les regarder. La distance s’amenuisait et le voici là, debout devant eux. Un silence de cimetière régnait. Aude-Lynn entendait son cœur battre à tout rompre. Elle ne se résolvait pas à briser ce silence lourd de colère, de déception, d’amertume mais aussi d’attente, d’espoir et pourquoi pas d’amour… .

Aurenzo Amsa                 

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